20 sept. 2012

De la magie de l'incertitude

Douce pause musicale au coeur du marché d'art de Hongdae
Lorsqu'on saute à pieds joints dans un pays inconnu, on ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre. Je me posais donc mille questions en arrivant en Corée. Mais quelle est cette culture dont je ne connais pas les codes, comment est-ce que je vais réussir à m'alimenter sans connaître les spécialités de la cuisine locale, comment donc est-ce que je vais faire pour rencontrer de nouvelles personnes et ne pas passer 4 mois prostrée dans ma chambre en plaqué érable?
Les premiers instants d'anxiété passés, cette incertitude, au début angoissante, s'est révélée excitante. Au resto, je commande un peu au hasard. Bon, le plus souvent, ma cavité bucale ressemble à une usine de gaz en feu (cataclisme lent à éteindre...) et je finis par ne pas avaler grand chose. Mais au moins, je découvre, je déguste et j'apprends. Ici, les repas sont aussi segmentés que le marché chinois. On mange dans un restaurant, on prend le dessert dans un café et on boit dans un restaurant de boisson ou dans un bar. Comprenez donc que le verre de vin avec le repas et le petit café en dessert n'est pas une option envisageable, du tout!

Potrait, avec ma chère buddy DoHee
La différence de codes culturels est simplement immense. Rien n'est comparable à la culture occidentale. Par exemple, on ne laisse pas de pourboire, trop insultant pour la personne qui le reçoit (du coup moins insultant pour mon porte-monnaie) et on met la main devant la bouche lorsqu'on parle au téléphone pour ne pas déranger les autres dans le metro. Cet us me surprend d'autant plus que la presque majorité des usagers du metroppolitain de Seoul ont les yeux rivés sur l'écran de leur téléphone portable, des écouteurs vissés dans les oreilles. Du coup je me la coince, ça me fait pas de mal!



Cheongyechon River, au coucher du soleil
Et puis finalement, la plus grande peur, celle de la solitude, n'émerge que très rarement dans le quotidien. Je ne vais pas m'étaler sur le scandale que représente à mes yeux l'incompatibilité de notre société avec les personnes seules. Le terme de "more than two food" parle de lui-même. On apprend à apprécier sa propre compagnie et on rencontre de nouvelles personnes. Et quelles nouvelles personnes! Je ne peux m'empêcher de lâcher un outre-atlantique OMG, tant les rencontres sont improbables et extraordinaires. J'ai notamment eu la chance de faire la connaissance de Sheldon Cooper des sciences sociales, d'une américaine anthropologue de l'Ohio, d'une coréenne de retour de Lituanie, d'une franco-russe, d'italiens japanophones et de jeunes businessmen singapouriens.
Vaste, pour le moins.
Marcelle avance, et elle adore ça!


Heunginjimun gate, porte Est de la ville
La composition en pet de cet animal
 trompe sur le véritable sens de l'écologie à Seoul




Auto-portrait
P.S: Lila était bien trop compliqué à prononcer pour mes camarades coréennes, elles m'ont donc attribué le nom de Lohan (comme Lindsay disent-elles, plaisant...).

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